La domination masculine n’est pas une chose abstraite. Ce n’est pas non plus une chose naturelle. C’est une construction culturelle vécue au quotidien, dans le secret de l’intimité, dans les images marketing comme dans le fonctionnement institutionnel. La construction viriliste du monde, enracinée dans le sentiment d’impuissance et le fantasme de la possession du corps (et de l’âme) de l’autre par le sexe, qui remonte au moins au néolithique, emprisonne non seulement les femmes mais aussi les hommes. Il n’est pas facile de réaliser d’abord, d’accepter ensuite que l’on est enfermé dans ses propres fantasmes ; et il est encore plus difficile, enfin, de se donner les moyens de les surmonter. Ce n’est pas seulement en changeant le droit, l’économie, la politique, la langue, mais le regard que porte le « masculin » (non pas un homme en particulier plus ou moins
qu’un autre) sur le corps féminin, que nous pouvons espérer soigner cette maladie universelle. Quelle est la nature de ce regard ? Et comment pourrait-il changer ? Ce sont les deux questions essentielles qui seront posées dans leur radicalité.

Les papas d’aujourd’hui ne sont plus les papas d’hier ! Mais comment prendre son rôle, quelle est cette nouvelle place, pourquoi et surtout comment devenir ce nouveau papa à l’allure moderne ? Y a-t-il une méthodologie à suivre, une recette à appliquer ou suffit- il juste d’être capable de se remettre en question ? Où et comment et surtout pourquoi se préparer à cette nouvelle aventure de vie alors que l’on ne le faisait pas avant ?
Accompagner son enfant est une démarche estimable, mais finalement pour aller dans quelle direction précisément ? Peut-on vraiment entrer dans cette parentalité sans avoir les connaissances de base, sans connaître un chemin, en visant juste le sommet indéfini d’une hypothétique montagne dont l’on ne connaît encore rien ? La fonction de père est-elle supplétive et résiduelle ou centrale et essentielle ? Peut-on encore en 2022 avancer sans acquérir un minimum de connaissances en avance, prendre le risque de subir, d’apprendre à ses dépens ? Peut-on vraiment compter sur son instinct paternel et s’appuyer uniquement sur cette base pour espérer devenir ce nouveau papa ? Suffit-il de pousser de temps à autre une poussette pour être déjà ce type d’homme ?

Le papa moderne n’est pas un simple adjoint, il est un authentique coéquipier. L’implication du père constitue un puissant facteur d’épanouissement familial aux pouvoir insoupçonnés et en étant le partenaire de tous les instants, empathique et bienveillant, qui s’implique à chaque moment et participe à chaque nouvelle étape, il insuffle ainsi une dynamique de triade absolument essentielle au nouveau couple parental et apporte dans le même temps un puissant lien d’attachement indispensable aux futures bonnes relations avec son enfant.
Une place légitime, un rôle essentiel, une fonction centrale ; la paternité
moderne est bien au coeur du processus de transformation de la famille, sa fonction a valeur de rayonnement parental.

A partir de son expérience professionnelle, l’oratrice déploiera différentes façons dont le féminisme bouscule la clinique. Il ne s’agit pas uniquement d’une histoire récente, ni d’une préoccupation humaniste qui pourrait se comprendre en dehors des rapports sociaux et des rapports de pouvoir. Quelles leçons tirer de militantes qui s’intéressent à la santé mentale, de psychologues engagées contre la normativité hétéro-patriarcale, de patientes qui veulent pouvoir faire entendre dans l’espace clinique ce qui de leur souffrance est lié au social ? Quelles perspectives ainsi ouvertes ?